La presse est méchante, dixit Sarkozy
Ça rapelle preque le refrain d'une chanson du barde (réfugié fiscal) patagonien Florent Pagny, bref, un truc qui est tout ce qu'on veut sauf une référence. C'est pourtant dans ce registre d'ado frustré et rejettant la faute sur les autres que Sarkozy a décidé de s'exprimer lors de son discours de Saint Quentin.
Sarko ne supporte pas les critiques, cela n'est pas nouveau. Pour lui, le rôle de la presse est de conter ses exploits, ce que celle ci a fait plus que complaisemment depuis sa réapparition politique dans le gouvernement Chirac.
C'est même la complicité de cette presse, quelque peu voulue par les proprios des divers journaux, tous potes avec Talonettes Man (sans parler de Télé Bouygues, chaine du parrain du petit Louis) qui a permis à un type doté d'un bilan totalement nul, à l'Intérieur et aux Finances, de se faire élire président. Un type présent en politique depuis plus de 20 ans qu'une presse couchée a réussi à présenter comme l'homme du renouveau, de la rupture.
À l'heure où continuer de lui servir la soupe trop obligeamment devient difficile, les journalistes essaient cependant de ne pas trop appuyer là ou ça fait mal. Mais, dans le désastre de cette présidence, tout fait mal.
La susceptibilité de notre égomaniaque en chef ne supporte pas que l'on s'aperçoive que non seulement le roi est nu, mais surtout qu'il est nul. Il montre donc les crocs, et nous fait le coup des trains qui arrivent à l'heure.
Mais le comble du grotesque est atteint lorsque, se défaussant une fois de plus (c'est pas moi, c'est la crise), il s'en prend aux experts; des experts qui, selon lui, n'ont pas vus venir la crise. Bon, effectivement, si les experts en question sont Minc, Marseille et d'autres, ce n'est pas une critique infondée. Oser faire croire cependant que personne n'avait évoqié les subprimes ou un éclatement de la bulle immobilière, c'est du mesnonge de haute volée. Et, si dans son entourage, personne n'a été capable de décrypter ce qui arrivait, c'est un bel aveu de nullité totale ou d'aveuglement.
Pour rappel, Nicolas, tu n'es pas le chef de l'opposition, titre gràce auquel tu pourrais prétendre n'avoir aucune reponsabilité dans l'état actuel du pays, mais bel et bien le président en exercice. Tu n'es pas en train de faire une campagne, tu dois défendre une politique, un bilan. Certes, pas évident quand la dite politique est un échec et le bilan, un désastre.