Sarkozy : mariage en hiver, sondages de misère ?
Le coup de pub du mariage caché mais pas tant que ça a fait long feu. La dégringolade sondagière du petit Nicolas se poursuit et rien ne prouve que ces photos des nouveaux mariés se bécottant à une terrasse versaillaise n'inverse la tendance.
Bien évidemment, les sondages du jour où l'omniprésident perd 13 points, battant Chirac au niveau de l'impopularité record, ont été faits avant ces épousailles hâtives de samedi, mais on peut douter d'une inversion de tendance. Par contre, ne pas se tromper d'analyse,les gens sont peut être réellement saoulés par cet étalage de bling bling mais le désenchantement envers Sarkozy ne peut s'expliquer que par ce biais. Ce serait trop simple, on pourrait parler de gens qui se formalisent de quelques excès mais qui continueraient, globalement, d'adhérer à la politique du gouvernement Sarkozy/Fillon.
Eh, non, la rupture est belle et bien consommée entre l'électorat et le chef de l'État. Mieux, elle semble atteindre une part non négligeable des 53 % qui l'ont porté à l'Élysée.
Là, évidemment, c'est la minute du triomphe facile, envie de dire, et oui, on vous avait prévenus!! Car, enfin, que croyaient-ils ces 53% dont on nous a tant parlé ? Sarkozy n'était pas un perdreau de l'année en politique. On le connaissait depuis longtemps. L'homme avait d'ailleurs toujours suscité la défiance, voire le rejet chez les français. Et là, sur la foi d'une campagne médiatique qui durait depuis 2002, et parce que les journaux, tous dirigés par ses amis avaient décrété qu'il était, au contraire de son adversaire, compétent et "avait changé", BOUM, 53 % d'imbéciles ont voté pour lui.
Sur les 53 %, tous ne sont pas des imbéciles, non. Certains, de vrais adeptes de droite dure ou d'extrême droite ont voté pour le candidat qui soutenait le mieux leurs thèses. On peut ne pas les approuver mais cela reste cohérent. Les imbéciles , ce sont ceux qui ont voté contre leurs intérets, les employés, ouvriers, cadres moyens, séduits par le pseudo volontarisme et les résultats flatteurs (et arrangés) du candidat Sarkozy. Ceuèx qui ont réellement cru à ce slogan idiot du travailler plus pour gagner plus, ceux qui ont cru que le petit noble maggyar élevé à Neuilly s'intéresserait à leurs problêmes ; je ne parle même pas de cette hérésie qui a vu des chômeurs et rmistes voter pour lui, ça, ça s'appelle du suicide. Berné aussi l'électorat traditionnel de la droite, les artisans, commerçants et une bonne part des professions libérales ; oui, gens de droite, désirant une politique de droite, sans comprendre que le néo libéralisme sarkozien n'est viable que pour les plus riches. Là encore, une petite voix me sussurre "bien fait". Eh oui, c'est moche, mais ça soulage.
Et tous ces gens qui ont découverts les perles du programme naboléonien qu'étaient les franchises médicales, TVA "sociale" (retour après les municipales) et qui viennent pleurer "ah, ben, on savait pas". Ah bon, comme ça, on vote sans s'informer ? Curieux parce que, les opposants l'ont assez disséqué ce programme. Mais non, il y avait cette dimension égoïste que les publicitaires communicants de l'UMP ont parfaitement su exploiter. Cet empilage de frustrations et de rancoeurs diverses, pour paraphraser négativement Kennedy "Ne te demande pas ce que Nicolas peut faire pour toi, mais ce qu'il peut faire contre ton voisin". Et ça a marché. Alors, les floués de l'élection, les "j'avais pas compris, je croyais pas", ne venez pas pleurer, vous l'avez voulu, vous l'avez eu. Pour quatre années encore, toute la société patira de (au choix) votre bêtise, naïveté ou... A vous de compléter.
Alors, oui, peut être que Ségolène Royal n'était pas la plus compétente, peut être. En tout cas, Sarkozy et ses sbires de l'UMP, les Fillon, Hortefeux, Lagarde (envie de rire rien qu'en l'écrivant), Bertrand le soi disant négociateur social, Woerth, le Cassandre de l'économie, tous ces gens prouvent, eux, jours après jours, leur incompétence. Réelle, pas supposée et, oh, comme c'est étrange, la plupart faisaient partie des gouvernements précédents. On prend les même, on recommence et on s'étonne de voir la situation continuer à se dégrader. Pffiiiu, sais pas s'il faut rire ou pleurer devant les inconséquences qui nous ont menés à avoir ce pseudo Louis XIV, monarque élyséen de pacotille, Guaino et Guéant jouant les Mazarin du pauvre.
Ah oui, il est temps de se réveiller, de se plaindre par sondages interposés ; désolé, c'est un peu tard.
Pour sauver son pouvoir déliquescent, Sarkozy retrouve le chemin des usines et veut jouer les supers délégués syndicaux, prétend qu'il va s'opposer aux plans du vilain monsieur Mittal. Combien encore vont croire à cette farce ?
Bah, en attendant, le mini traité va passer comme une lettre à la poste et le Medef continuera de démolir le modèle social français , nanti du blanc seing que 53 % de neuneux lui ont donné en mai dernier. Et on peut même prévoir un grand coup d'accélérateur après le mois de mars. Ah oui, il est bien temps de s'interroger, vraiment...