Réforme du Code du Travail : ça va faire mal

Publié le par Rébus

Belle bagarre  la nuit dernière à  l'Asemblée entre  députés socialistes (si, ça existe encore) et leurs collègues de l'UMP. Ceci dit, c'était une bataille inutile, un baroud d'honneur ou une opposition de principe (qui a dit de façade ?).

Configuration classique d'un affrontement parlementaire, ça hurle à hue et à dia de tous côtés, bon, en pleine nuit, certains devaient dormir ou sécher la séance comme souvent dès qu'il n'y a pas de caméras, et on s'étripe joyeusement à coup d'amendements. La supériorité numérique de l'UMP est telle que cela ne sert pas à grand chose mais...c'est le geste qui compte.

Le sujet de cette empoignade entre notables ensommeillés ? La refonte du Code du Travail, une broutille certainement, vu que le sujet n'est guère présent à la télé. Pourtant, c'est là que, majoritairement, les gens s'informent.

Dommage, car le sujet n'est pas anodin. Sous prétexte de toilettage, une cure d'amaigrissement, prononcez simplification et remise à jour, est en oeuvre. Cette cure est du genre drastique, le toilettage achevé, le code sera vidé ou presque de sa substance. Pour le plus grand bénéfice du Medef, par exemple ; sa cheftaine, Laurence Parisot, grande prêtresse de la précarité pour les autres, ne cessant de hululer "la réforme, la réforme, simplifions, à bas le code obsolète".

Le bénéfice des employés, lui, est nettement moins assuré. Voyons quelques exemples concrets tirés de cette réécriture :

- pour commencer, 500 articles vont être déclassifiés, ce ne seront plus des lois dépendant de l'Assemblée mais de simples textes ou réglements, modifiables par décrets (décrets que l'on peut déjà supposer discrets et volontairement obscurs)

- ensuite, le Code du travail ne sera plus "unifié" mais atomisé, voyant ses attributions spécifiques transférées vers des codes annexes tels que le code rural, maritime et d'autres. Une cacophonie digne de celles des accords par branche mais également la création de contraintes nouvelles et de dispositions bien spécifiques sont à prévoir. Je suis pessimiste ? Pas tant que ça, tiens déjà, les travailleurs agricoles (pourquoi ?) perdent le 1er mai. Ricanez pas derrière, c'est un prélude ; soyez sûrs que l'on tendra vers la généralisation de ce genre de coup bas. L'affichage du nombre d'heures travaillées ne sera plus une obligation. Travaillez plus pour gagner plus, ok, mais, on le prouve comment ? Mesure qui ne va pas simplifier la tâche des Inspecteurs du Travail (enfin, tant qu'il y en a encore).

- introduction également, furtive mais, de la notion de "travail dominical subordonné aux besoins du public". Joliment tourné, non ?

On voit clairement à travers ces quelques exemples que les salariés vont se faire petit à petit déposséder de leurs droits et acquis. La voilà, la rupture promise, et elle ne fera pas que des heureux.

Le pire, c'est que cette "simplification" rend le Code du Travail encore plus massif et abscons qu'il ne l'était. Même Parisot n'est pas très heureuse de cette réforme, au final. Ben oui, son souhait, c'était la disparition pure et simple de cet archaÎSME TYPIQUEMENT FRANÇAIS tant dénoncé par nos libéraux de choc.

Pour le reste, ça va, Sarkozy est toujours en Algérie et signe des contrats. Ségolène Royal fait la tournée des télés pour promouvoir son livre, s'attirant les foudres de son ex compagnon, le culbuto blagueur, François Hollande, qui en profite aussi pour cogner Bayrou... Et, à l'international, malgré des rapports des services secrets américains démontrant l'inanité de la menace iranienne, le texan de choc W Bush, se pense légitimer dans sa volonté d'en découdre avec les descendants de l'empire perse. Volonté que ses possibles successeurs démocrates, que ce soit Obama ou Hillary semble partager. Peut être que ça fait joli sur un livre d'histoire une guerre avec l'Iran, succédant ainsi à celles se déroulant en Irak et en Afghanistan. Faucons, colombes, beaucoup d'idées communes, on dirait...

Ben quoi, l'est pas belle la vie ?


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S
même pas greg, même parisot n'est plus très heureuse de cette réforme. Peut être qu'elle espérait plus, comme le rétablissement de l'esclavage ?
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R
oh le boulet, arrete le sketch
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T
Heureusement que ça va faire mal, tas de parasites
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R
Revenir sur tous les acquis sociaux, c'est ce que théorisait Kesler quand il était la boite à idées du Medef et ses théories imprègnent toujours les successeurs du Baron Seliere
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T
Le truc bidon pour le travail le dimanche ou le 1er mai sucré, fallait oser quand même. Ben, ils l'ont fait,quand je dis qu'il faut pas voter pour n'importe qui
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